somme de
12
piastres. Le fisc perçoit l'argent et fait en–
core travailler l'Arménien bien au de l à du temps légal :
De même, contrairement à la loi, on réquisitionne les
chariots des paysans ; on réclame quarante chariots d'un
village qui n'en a que vingt; les bêtes attelées aux chariots,
ne pouvant résister à la faim et au travail trop rude, crè–
vent ; les paysans sont battus et affamés ; et comme la cor–
vée a lieu dans la saison des semailles, au printemps, la cul–
ture est interrompue.
/
Rapport Papghen)
Ap r è s l'impôt, l'usure, le « séleffe » p r a t i qué par les
percepteurs eux-mêmes ou par des gens à leur suite :
Pour piller le laboureur, le « séleffe » est employé sous
forme de trafic. Par exemple, on convient avec le laboureur
qu'en l u i donnant
20
piastres, i l rendra un kilé de blé pen–
dant la moisson, mais à cette époque, le kilé de blé vaut de
60
à
120
piastres. Les percepteurs sont eux-mêmes des
«
sélefdjis » ou au besoin ils amènent des « sélefdjis » avec
eux dans les campagnes, tous Turcs, et si les paysans n'ont
pas de dettes, on les force sous différents prétextes de faire
le « séleffe » ; on vend leurs animaux, les céréales et leurs
bœufs, et le peuple ne peut par conséquent labourer ses
champs.
(
Rapport Papghen/
I l existe bien une Banque agricole ; mais c'est encore
un instrument de ruine :
Les cultivateurs arméniens, qui ont procuré le capital de
la Banque agricole, ne peuvent faire d'emprunt qu'avec
une grande difficulté; pour une somme insignifiante, ils
donnent comme gage des champs et des immeubles d'une
grande valeur ; et à l'échéance, on les tracasse tellement
qu'ils sont obligés ou d'abandonner les champs à la Banque
ou de les vendre aux Turcs pour une somme minime : par
exemple un immeuble valant
10.000
piastres est vendu pour
i
.5
oo
ou
2.000
piastres.
(
Rapport Papghen)
Fonds A.R.A.M