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POESIE
ARMENIENNE
Dieu, ange issu des hommes, chérubin en forme charnelle, reine
céleste, pure comme l'air, sereine comme la lumière, chaste
comme la haute étoile du matin, plus précieuse que l'infoulable
demeure du Saint des Saints, siège de la promesse bienheu–
reuse, Eden vivant, arbre de la vie immortelle entouré par le
glaive de flamme... Avec ta pureté sans ordure, chaste et bonne ;
avec t a sainteté sans macule, protectrice et intercesseuse : re–
çois la prière de ce suppliant qui a foi en toi, tresse le gémisse–
ment du pécheur que je suis avec tes prières heureuses et em–
baumées d'encens, ô toi, plante bénie du fruit de la vie ! pour
que, secouru et aumône par toi et me réfugiant en ton enfante–
ment immaculé et m'en illuminant, je puisse vivre à ton fils
Jésus-Christ et à toi. Avec les ailes de ta prière, aide-moi, ô
confessée mère des vivants, à m'élever sans peine, en sortant
de la vallée terrestre, vers les auberges préparées.
Pais de mon jour d'angoisse une fête d'alégresse, toi qui as
guéri le douloureux enfantement d'Eve ; intercède, demande,
prie, car ta parole est accueillie selon la mesure de ta pureté ;
avec tes larmes viens en aide à mon péril, toi, la louée parmi les
femmes.
Toi la seule bénie par les lèvres chastes des bouches bien–
heureuses, une seule goutte du lait de ta virginité, pleuvant en
moi, me donnerait la vie...
(
Archag
Tchobanian.)
LE LIVRE DES LAMENTATIONS
(
Fragments)
J'ai été orgueilleux, moi, poudre vivante,
et fier, moi, argile parlante,
et hautain, moi, terreau vil.
Fonds A.R.A.M