GRIGOR
NAREKATSI
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dilapidés dans les fornications
l'objet précieux, je l'ai mis en terre comme chose vile
le produit de mon effort est couvert par la ténèbre
il est invisible comme la lumière éteinte
le pouvoir de répondre
à l'accusation étrangère est enlevé à ma langue
mes lèvres sont rendues muettes par la sentence
les mouvements de mon esprit me déchirent
je ne sais plus la nécessité de sauver l'utile
je suis hébété pour peser le bien
mon progrès hors de la faute, combattu par la retraite du mal
la lampe d'huile, remplie par la cendre du brasier
l'inscription de mon nom est efacée du livre
au lieu de la béatitude le blâme s'y inscrit.
Et pour que mes répétitions ne lassent pas
je vais rapporter choses plus affligeantes.
Il montre un visage serein, mais ses larmes prouvent son
amertume
de ses deux mains il tient deux coupes : .
l'une pleine de sang, l'autre de lait
deux thuribulaires pétillants :
l'un plein d'encens, l'autre de graisse fumante
deux plats à servir les mets :
l'un plein de douceurs, l'autre d'aigreur
deux vases pour deux matières :
l'un d'affliction, l'autre de soufre
du bout des doigts tenant deux coupes :
l'une pleine de vin, l'autre de fiel
les portes doubles de la vue :
l'une pleure, l'autre a vision trouble
Fonds A.R.A.M