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POESIE
ARMENIENNE
Grand est le danger des doutes, de leur souffrance, dans mon
hésitation
quand le corps est accablé par les fautes
et l'âme non séparée de l'action mauvaise
les actes coutumiers liés aux besoins
et tous les vêtements pétris de passion mortelle
la fibre du cœur est criblée des blessures de la pensée
l'espérance des sages totalement supprimée
moi, doué de raison, je me range au rang des animaux
et de la souillure dégoûtante je me tisse tout entier
sain dans l'apparence je suis blessé de façon interne
et par l'amertume des fautes en mémoire, désespéré
par la tourmente des fautes antérieures je suis ballotté
la méditation sereine est troublée de façon irrémédiable
soumise à la torture de la pitié
La main sur le manche du soc, il regarde en arrière
et quand le visage regarde en face
les pieds retournent dans leurs pas.
Malgré la science des substances, trompé par les insubstantiels
et dans le combat spirituel, je suis vaincu par des riens,
dans l'angoisse de la mort la bouche est fermée de feu
la salive de mon palais entièrement se dessèche
je suis de tous côtés entouré de ténèbre sans soleil
et les limites de l'espérance sont abrégées
la peine insupportable est empreinte sur mes sens
le malheur de la mort est présent à mon esprit
la sentence s'inscrit sur le registre de ma pensée
l'œil du Bienfaiteur est plein de colère
moi, masse de terre, celui qui par nature est lumière s'irrite
contre moi
l'être redoutable par sa puissance s'oppose à ma petitesse
contre moi, cendre pensante, sa parole tonnante se déchaîne
de ses pierres de justice il me lapide, moi, digne de mort
les talents que je possède
Fonds A.R.A.M