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POESIE
ARMENIENNE
Le roc puissant et plein de vie s'est renversé,
Le rempart de la citadelle s'est abattu,
La haute tour de l'intelligence est tombée,
Le mur miné de l'édifice est écroulé.
Notre quiétude s'est changée en amertume.
Les traits des pillards ennemis nous ont assaillis,
La puissance emplie de gloire s'est effondrée,
Le fort rayonnement de l'Etat s'est éteint.
Il est assis comme un lion dans son antre,
Devant lui, ses ennemis réduits au silence, tremblaient,
Tous les chefs et les princes lui obéissaient,
Que ce soit de terreur ou bien de leur seul gré.
Sa renommée s'est répandue partout sur terre,
Son nom est parvenu aux quatre coins du monde,
Car sa force ingénieuse et son esprit subtil
Furent, par l'univers tout entier, tant loués !
Le roi de Grèce et les princes du Sud
Brûlaient tous du désir de voir le maître,
Et ils le recevaient avec tous les hommages,
Le couronnant de gloire et l'honorant très haut.
Mais, insidieux, son ennemi banda son arc,
Aiguisant comme épées les perfides flatteurs,
Il le perça mortellement de coups terribles,
Comme on extermina la tribu de Moab.
Dressé au-dessus des nations de l'univers,
Tu blessais profondément ceux qui t'irritaient ;
Or, le soleil a pris une autre direction
Et les enfants de tes vassaux ont osé te frapper.
Fonds A.R.A.M