GHEVOND ALICHAN
(1820-1901)
Né à Constantinople,
il fit ses études à l'école Mourat Ra-
phaëlian, à Venise où il enseigna par la suite. Il passa la ma–
jorité de sa vie dans l'île Saint-Lazare
où il se consacra à la
littérature et à l'arménologie. C'est un auteur
exceptionne
ment fécond. Ses poèmes ont paru en cinq volumes sous le
titre « Chants ».
LE ROSSIGNOL D'AVARAIR
Lune, ma lune humble, paisible d'où surgie?
Mouvance de clarté parmi vais, monts et plaines,
Et sur moi Nahapèt pris au piège du songe.
Je suis l'errant nocturne au lieu-dit Avaraïr
Où nos aïeux, les fils de Haïk, fous de courage,
S'ils churent héros se rétablirent figures...
Surgis-tu pour saisir leurs ossements très-saints
Dans la résille et la nacre d'une auréole ?
Ou bien pour ajouter à ton front de lumière
Une couronne d'or, rouge du sang des preux?
Ou bien l'étonnement fige-t-il ta langue.
Quoi pouvait foudroyer Vartan le connétable
Lui qui donnant frayeur à tous ses ennemis
Fonds A.R.A.M