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POESIE
ARMENIENNE
Comme le hibou s u r les ruines,
J e suis devenu amoureux de la tristesse, et je soupire.
J'ai a t t e i n t l'heure du chagrin p o r t a n t ma l h e u r , et je soupire.
Ca r j e suis la cible des flèches
Qui n ' a ppo r t e n t que la misère.
Après qu'il eut reçu cette vie de t ou rme n t , mo n père
Bien malgré lui me l'a transmise
A moi, son ma l h e u r e ux fils.
Toutes les armées du ma l h e u r
Ne cessent p a s de m'assaillir
Poignard, épée, tout leur est bon
Pou r me blesser, pauvre ma r t y r .
D'amours imparfaites, d'amours infidèles
D'existence vaine, je me suis lassé.
Compagnons trompeurs, hypocrites frères,
Mon être en est tout mortifié.
C'est u n e g r a nd e tâche et qui mérite éloge
Que trouver d a n s la vie u n être v r a ime n t cher.
Si je pouvais trouver, garder cette personne
Mon être a u r a i t ce qu'il a longtemps désiré.
A cette grandeur-là, quelle a u t r e est comparable ?
Comme âme avec le corps étroitement liée
Si je trouve u n tel être un i pareillement
Alors je lui dirai que mo n être est comblé.
(
Jacques
Gaucheron.)
Fonds A.R.A.M