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POESIE
ARMENIENNE
Voler haut dans le ciel, régner,
Et que d'amour on se libère !
Mais le piège était dans la mer
De tes yeux, de moi ignorés.
L'oiseau tombé laisse une serre,
Moi, c'est l'aile que j'ai laissée.
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Où étais-tu, dis, d'où viens-tu,
Inconnue qui m'as tant aimé ?
Gardant ton feu à mon insu,
Dans mon sein tu l'as déversé.
Tu fis de l'or de tes baisers
Et dans mon cœur tu l'as fondu,
Puis en fis un anneau doré
Pour mon cœur, où tu l'as pendu.
Comme aux fleurs appartient la fleur,
Je suis prisonnier de ta porte ;
La tulipe est sur son tuteur,
Moi, c'est ton toit qui me supporte.
Ou tu me cueilles ou tu m'exhortes,
Ou bien me fais ton serviteur,
Ou je t'enlèverai, qu'importe !
Si frissonnent, tes yeux, de pleurs.
*
En plein jour, hier, j'ai tremblé
D'une fille qu'on emmenait ;
On l'entraînait contre son gré,
Ou c'est l'argent qui la tenait ?
Fonds A.R.A.M