NAHAPET
KOUTCHAK
Belle, à te dire, j'ai des choses,
Mais un peu de crainte me lie ;
Enfin me décider je n'ose,
Vous êtes riche, humble je suis.
N'aie peur, mon garçon, parle-lui,
Des riches pauvreté dispose ;
Des pauvres ont offert leurs lits
Où de riches belles reposent.
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Je veux crier ce cri ardent
Aussi loin que ma voix le mène ;
Où se trouvent les fils d'Adam,
Qu'ils évitent d'amour les peines !
L'amour a voix et mains humaines,
Il rôde où sont les fils d'Adam ;
Il m'a pris la tête et la traîne
Sur la terre tant rudement !
Quand a faim le faucon fougueux,
D'une proie peut se rassasier ;
Quand un jeune homme est amoureux,
Seul un baiser peut l'apaiser.
Mais moi, mon âme, où donc puiser ?
Plus je t'embrasse et plus je veux ;
A peine ai-je ton sein quitté
Que déjà le cherchent mes yeux !
Etre un aigle et puis dédaigner
La semence de cette terre ;
Fonds A.R.A.M