faire aucune exception en faveur des déportées, et -avaie
donné aux employés l'ordre de leur refuser des billets.
perspective d'avoir encore à faire une flP&che de six à sept
jours était propre à m'alarmer. Ot^tre que mes force&^tàient
épuisées, j'étais sans argent. I l m'en restait"(juste assezTpî^ir
prendre un billet à destination de AJep. Je ne rêvais plus'que
de me réfugier dans une ville et de n'avoir plus à cour i r par
monts et par vaux.
J'allais donc supplier le chef de gare de me faire donner
%
n i n l l e t . Je fis valoir mon titre d'institutrice et la certitude
Ou j'étais de pouvoir gagner honorablement ma vie à Al ep.
I l eut l'air de me prendre en pitié et promi t de faire droi t à
ma demande. J'appris qu ' i l avait fait-la même promesse à
une trentaine de déportées j jue je trouvais groupées dans un
coin de la gare et auxquelles je me joignis. On attendit toute
la journée le train qui n'arriva que dans la soirée. Toutes
ensemble nous allons trouver le chef de gare pour l u i
demander nos bilfêts; mais, oubliant ses promesses, i l n o u
s
chassa toutes devant l u i . I l crut devoir cependant distribuer
une quinzaine de billets à un groupe de religieuses. Tandis
que ces dernières se dirigeaient vers le quai d'embarquement,
des gardiens vinrent nous disperser à coup de fouet. Cepen–
dant je ne pouvais renoncer à l'espoir de profiter de cette
occasion de m'embarquer. Comme la dernière sœur posait
le pftffl sur la marche du wagon, l'idée me v int de me glisser
à sa suite. « Où Yas-tu?» me demanda un conducteur. — Je
su^&iflvec les sœurs, répondis-je sans me laisser démonter.
I l aRisista pas. I l était occupé à causer avec quelqu'un et i l
ne pensa plus à mo i .
Je me plaçai dans un coin et j'attendis avec impatience le
Fonds A.R.A.M