-
9
3
-
jeune fTJle, qui venait faire de la dentellera la m a i ^ n , s'en
aperçut et en causa. La dame me f i t appeler et me demanda
si le fait était.exact. E n quelqbes mots je la mis au courant
de ma pos i t i on . « Je sav*#s, me dit-elle, qu ' i l y a à peine
tr^is moi s que tu es séparé© de t on ma r i et j ' a i la conv i c t i on
que t u e s^onnê t e , mais à Marache, où nous allons nous
installer, nous
4
ne sommes pas connus et je ne voudrais pas
qu'une personne à mon service accouchât chez mo i . T u
comprends, la chose pour r a i t être interprétée à ma l . Je
regrette donc de ne pouvo i r t'emmener ».
Après l u i avoi r d i t combien j'étais touchée des sentiments
d'humanité qu'elle et son ma r i m'avaient témoignés, je
voulus l u i faire mes adieux et par t i r à l'instant même . N o n ,
me dit-elle, tu resteras avec nous jusqu'au marnent du
départ. Je passais donc encore un j our dans cette maison
hospitalière, puis , en compagnie de Ml l e Palandj ian, je me
rendis chez le Caïmacam pour l u i demander un laisser-passer
qu i m' aurai t permis de me rendre à Al ep en chemin de, fer.
Cela fai t , nous nous rendîmes dans une masure où agonisait
la fillette de mo n amie Emi n e h . El l e p r i t l'enfant dans ses
bras et ne voul a i t plus s'en séparer. Je pr i s par la ma i n sa
petite Heranouch et nous nous rendîmes à la gare. Plus
d'une fois les Tur cs et les Kurdes avaient vou l u la l u i
enlever, mais i ls avaient reculé devant l'héroïque réai|tance*
de la mère. Cependant cette fleur épanouie dans unipi i l i eu '
raffiné devait bientôt se faner . . .
A la gare je rencontrai quelques connaissances de la cara–
vane. Elles étaient venues poussées par l'espoir qti'Wles
obtiendraient l ' autor i sat ion de voyager en chemin de fer
jusqu'à Alep ; mais les autorités avaient jugé à propos de ne
Fonds A.R.A.M