Combien me parût différente cette Musulmane des Turâues*
rencontrées
à
travers l'Anatolie. E l l e était issue d unq^amille
notable de Damas et l'arabe était sa langtfe maternelle. L a
beauté de ses traits, la délicatesse de ses manières, son iné–
puisable bonté, m'ont laissé un s ^ven i r fait d
'
admîHKon
et
de reconnaissance.
Après de long cauchemars d'épouvante, j'éprouvais un
doux soulagement à vivre dans cette atmosphère de cordiale
hospitalité. Depuis plusieurs mois je ne savais ce que
c'était que manger chaud et là j'étais comme la commensale
ïSïne table luxueuse. Les forces me revenaient graduelle–
ment et au bout de quelques jours les plaies que j'avais
aux
pieds étaient cicatrisées.
A mes sollicitations, ils prirent à leur service une jeune
fille de mes amies, Ml le Satinik Palandjian, dont la situation
•
était dés plus tristes. Sa mère, gravement malade, avait
été envoyée par les autorités dans un
khan
où étaient reléguées
toutes les malades dont on voulait se débarrasser. Point de
visite médicale, point de médicament. Les employés de ce
sinistre établissement n'avaient d'autres fonctions que de
faire le triage des morts. Quand le major eut appris que.
la mère de la jeune Palandjian y était hospitalisée, i l mani –
festa le désir de l u i porter lui-même du bou i l l on . Sa femme
devait l'accompagner. Comme i l faisait nu i t , i l avait allumé
*
i&j f ena l . Alors je l'arrête pour l u i dire que ce n'était pas la
peîifijqu'il se dérangeât. El le était morte dans la journée.
*
Le major et sa famille devaient se transporter à Marache
.
où^'appelaient ses fonctions. Les bagages étaient prêts et
T<m devait se mettre en route le lendemain. Par prudence
j'avais cru devoir l u i faire part de mon état de grossesse. Une
Fonds A.R.A.M