d
2
Amassiaoùl'on nous céda un coin assez.propre moyennant
une irîftdique rétribution. Comme je me rendais au bazar
:
pour acheter du pain, je -rencontrai une amie de Samsoun,
qiS^m'invita à vernir, chez elle. Elle habitait une maison
construite en tjrre, composée d'une seule pièce, genre
d'habitation qui était une» Nouveauté pour nous. Elle avait
ét#autorisée à s'y fixer, en considération de son talent de
couturière qui la faisait rechercher par les femmes des fonc–
tionnaires turcs.
w Je travaille, me dit-elle, pour la dame d'un major. Ce
sont des. gens fort bien. Ils demandent une personne pour
diriger leur maison en même temps que l'éducation des
enfants. J'avais bien pensé
à
toi, mais je m'étais laissé dire
que tu étais morte en rçute. Veux-tu que je te présente ? »
J'acceptai avec l'empressement qu'on devine.
Bientôt après la femme du major me faisait appeler. Sor>
mari était là. Elle me proposa de me prendre chez elle comme
institutrice et pour veiller sur ses six domestiques, de manière
qu'elle n'eût à s'occuper de rien dans la maison. Je m'inclinai
et la remerciai avec effusion.
Cette affaire réglée, elle donna des ordres pour me faire
chauffer un bain. C'était ce dont j'avais le plus besoin, tant
je me sentais perdue dans la crasse. Quel bien-être je res–
sentis quand, lavée et vêtue de linge bien propre, je m'étendis
sur un divan. Je fus accablée de soins et de prévenances. La
hanoum
fi)
m'appliqua elle-même des compresses
à mJK
>ieds
endoloris, et son mari, après qu'il m'eût versé quelques
gouttes de collyre aux yeux, fit désinfecter mes vêtem^ts.
(
i ) Dame -turque.
Fonds A.R.A.M