saurais dire combien de terïjps je cposacrak au sommeil,
mais au réveil je me sentis réconfortée. Je jetais un coup
d'œil autour de mo i . J'aperçus au loin la ville de Soroudj
qui me pan^yfcun aspect agréable, d'autant plus, que j'eus le
clair sentiment que tout était bien fini pour mo i . D'un
instant à l'autre,- j'allais tomber, comme bien d'autres.
Que de fois n'ai-je pas été prise de l'irrésistible besoin de
m'asseoir, mais une fois assise, c'eut été la mort. Je ne
me serais plus relevée. Outre l'ophtalmie et le reste,
j étais prise de vertige. Le voile-dont je me couvrais m'ayant
été enlevé, j'allais tête nue sous le soleil. J'avais reçu un
coup sfjsf le flanc et à chaque pas que je faisais je sentais des
élancements douloureux. Pendant les dernières quatre heures
de marche, je sanglotais à haute voix. Je n'aspirais plus
qu'au repos final. Cependant, du fond de ma conscience,
montait une voix qui me disait de marcher, de marcher
encore, d'aller jusqu'au bout .
Enf in on annonce l'étape. Encore un effort et Ton s'arrête
à Soroudj .
Aussitôt notre caravane arrêtée, je m'étends sur la terre
»
ue ; mes membres endoloris m'empêchent de me reposer,
mais je finis par m' endormi r d'un l ourd sommei l . Je irie
réveille le lendemain. La caravane s'était installée tant bien
que ma l . Nous étions situés en vue de la vi l l e . Depuis plus
de trois mois que les Turcs nous traînaient par monts^et
vaux ils ne nous laissaient non seulement pas pénétrer <^ffis
les villes et les villages, mais l'approche même nous en erait
défendu. J'appris que l'ordre de départ venait d'être dxmné
pour le lendemain et que l ' on ferait la route à pied. *fè
frémis à l'idée du supplice qui m'attendait. Je voulus me
Fonds A.R.A.M