La destruction du Foyer
E S
jpurs se sont écoulés, rapides, et je me
t r o u v f encore au Pi rée, l o i n des êtres qu i me
sont chers. Où est mon père ? Qu'est devenu
mo n ma r i avec qu i je n'ai vécu que six ans?
Comb i en furent heureuses ces
quelques
années, durant lesquelles nous tenions dans nos mains la
chpse la plus précieuse qu i soit ici-bas. l'affection mutue l l e .
Seule la mo r t d ' un enfant avait un moment assombri le
clai r ho r i zon de notre existence, mais son doux souvenir ,
ainsi que les larmes qu ' i l nous fit verser n'avaient fai t , si
j'ose di re , qu' embe l l i r - encore davantage notre bonheur en
l ' enveloppant comme d'une brume de tristesse. Nous aimions
bien notre He ra ï r . C'était un enfant angélique, avec des
yeux superbes, au regard doux et caressant. Après une courte
n\aladie, un j our de pr int emps , i l penchait sa tête comme
un oiseau blessé en jetant à sa mère et à son père un regard
qu i ét^it comme un appel de détresse.
En vain nous nous efforcions de le ranimer . A ce même
momen t fleurissait pour la première fois le jeune cerisier de
notre j a r d i n . J'en coupai quelques branches. Pou r quo i fleu-
rissaît-iljMe cerisier, tandis que l'enfant se fanait prématu–
rément ? J'ai couver t son corps de ces fleurs et i l s'envola
pa rmi les fleurs et les anges..
Fonds A.R.A.M