Si seulement i l pouvait savoir qu'au bout de deux$Ȏ?
sa mère et.son père se voyaient obligés d'abandonner sa
v
tombe pour s'en aller par les routes de l'exil et de la ©*ortl
Où sont-ils mes deux enfants, Herand et Ar am, qiRrpaî'
abandonnés, alors que l'aîné avait cinq ans et le petit
trois ans? Mon cœur se consume du désir de les revoira
Toute seule, la nui t , je dis des
berceuses
à leur j nt ent i on , et
tandis que j'égrenne le chapelet de mes peines et de mes
douleurs, mon oreiller reçoit mes larmes angoissées. Je
ferme les yeux dans l'espoir de -les re^oif .clans ilfes
rëvitâjf-
mais rarement ils m'apparaissent pour entretenj^mçs I l l u –
sions. Le matin, au réveil, la première chose qui frappe p o n
regard, c'est un nid de tourterelles. Elles roucoulent douce–
ment, tandis que les petits dorment encore dans le n i d . Lon–
guement je les contemple d'un œil jaloux et en soupirant,
car leur bonheur évoque celui que je n'ai plus. I^'ennemi
implacable a détruit notre nid et mes petits sont dispers<ftfc
Le père, j'ignore s'il est dans les prisons ou dans la tombe
avec tant d'autres. La mère erre au l o i n , bien l o i n d|^ïpF^
pleure ses bien-aimés. Cependant la faible lueur d'espoir que
je ne cesse d'entretenir vacille sans pouvoir s'éteindre...
Peut-être, un jour, mon cher mar i rallumera-t-il le foyer
éteint.
Comme notre situation est incertaine et obscur notre
avenir, je tiens à décrire, en les résuniari^'les événemen t
que j 'ai vécus, les épreuves endurées. Mais, encore une fois,
comment dire ces choses? Pour cela i l faudrait là plume
d'Aharonian. La mienne est trop faible pour retracer avec
idélité des images encore inédites dans Phisipi rej je l 'huma–
nité.
Fonds A.R.A.M