tant nous no^&trompions. Ce n'était qu'une précaution prisé
pour nous mettre à l'abri des entreprises des paysans de la
région.
.
Nous étions si entassées- dans cette enceinte^ que
nombreuses d entre nous durent passer la nuft,debout. Le
lendemain on nous ouvrait les portes et aussitôt ^caravane
se remettait en route. l)'autre attaques l'attendaient encore
ce jour" là, mais cette fois elles furent éhergiquement repous–
sées par les gendarmes. Seules quelques femmes restées en 1
arrière eurent à en pâtir. Nous les vîmes revenir entièrement
ues. Parmi elles se trouvait la supérieure du couvent armé–
nien de Samsoun, Sœur Vartouhi, qui, malgré son âge
avancé, avait fait preuve de courage et de patience pendant
cette pérégrination. Percée de plusieurs coups de couteau, I
elle saignait par toutes ses blessures. Malgré le dénouement
général, on finit par trouver de quoi la couvrir.
Cette course fut pour moi une Journée de tourments. Une
dame amie qui, à toutes les misères de la situation joignait
celle d'avoir traîné trois enfants en bas âge, me confia sa
fillette âgée de sept ans. Pauvre petite ! Comme elle était
^ans chaussure, sa mère lui avait enveloppé les pieds de;
chiffons. Blessée par les épines, elle pleurait à chaudes
larmes. Le danger était que le temps que je mettais à les lui
arracher nous retardait dans la marche alors que nous étions
suivies par des maraudeurs. Soudain, des femmes se mirent
à crier : « gendarmes ! gendarmes ! ». L'un de ces derniers
«
ccourut de toute la vitesse de son cheval et fit feu sur les
agresseurs. Mais l'alerte se renouvelait bientôt après et des
^femmes tombaient entre leurs mains. A leurs cris je précipite
mes pas, mais la petite se refusait à me suivre. Que faire ?
Je la prends alors sur le dos et je me mets à courir, mais
Fonds A.R.A.M