déshonneur en les-faisant passer pour femmes mariées. On
*
JeÇr mettait des bébés*sur les bras pour aider à la superche–
r i e . Mais ces ignobles brutes jugètent à propos de s'en assu–
rer par eux-mêmes en leur découvrant le sein. Ces pauvres
filles se défendaient de leur mieux afin d'échapper à cet exa–
men ignominieux. Alorsjjpour vaincre cette résistance on vit
un gendarme leur maîtriser les bras, pendant qu'un autre
leur dégrafait le corsage. Quant on sait dans quels, sentiments
de pudeur sont élevées nos jeunes filles on peut facilement*!
imaginer les souffrances morales qu'elles enduraient ; sentir
cet examen outrageant par des brutes quand leur pudeur ne
leur permettait mêjne pas de se découvrir devant leur mère !
Etquedire de leuraffreuse situation quand elles se trouvèrent
seules en compagnie des monstres qui les avaient violées.
Mais revenons sur le Mourad.
J'étais tombée dans l'eau sur le côté. Ramassant mes
forces, je saisis le bordage du bac et réussis à me maintenir
d'une main. De l'autre, je tenais mes souliers et sous le bras,
ma provision de pain. Le bac n'avait pas encore atteint la
rive que le pain m'était arraché. Dès que j'eus mis pied à
Bérre j s me hâtai de rejoindre les autres, lorsque 'je vis
unë-'cfizaine de kurdes courir sur moi. Ils criaient : arrête !
arrête ! J'étais seule; mais en pareil cas, rester isolée, c'était
tout risquer. C'est pour s'être trouvées séparées de la cara–
vane que des femmes, même âgées, étaient exposées au v i o t ^
Aussi celles qui avaient réussi à gagner la rive s'étaient-elles
rapidement éloignées. Les Kurdes approchaient. Je reviens
vivement sur mes pas, dans la direction de la rivière et je mjp
jette résolument dans l'eau. J'en avais jusqu'à l'épaule quand
je les vis arrêtés sur la berge : « Viens ici », me criaient-ils.,
Fonds A.R.A.M