vouMTm'y réfugier, pour . y pleurer tout riion saoul. J'avais
(
t
«?
ulu embrasser ces vestiges et leur confier les peines dont
-
mon cœur était endolojfa|L'imptession que j 'ai ressentie là
ègfede celles qu i ne s'effifëbnt point.
'•
Pauvres Arméniennes] Tous les jours, à l'aube, le visage
tourné vers l 'Or ient , elles faisaient leur prière :
«
O Dieu, disaient-elles, viens à notre aide, ô Christ
délivre-nous des mains de l'infidèle. C'est pour garder" ta foi
que nous avons tout abandonné et que nous errons sur les
routes de l ' exi l . Aie pitié de nous, Seigneur, nous n'en pou–
vons plus ». Cette oraison
r
elles la prononçaient avec une f o i
passionnée. Un moment elles s'interrompaient comme si
elles eussent attendu une réponse du Ciel . Mais Dieu était
muet. C'était encore les Turcs qu i venaient troubler leur
prière en se jetant sur elles pour renouveler les scènes de
pillages et de viols.
Parfois au coucher du soleil, une voix douce, faite de
•
toutes les voix, s'élevait au-dessus de la caravane. Ces
femmes entonnaient le
Kyrie eleison
et d'autres chants reli–
gieux qu i , dans leurs bouches, ressemblaient plutôt à des
lamentations. A voir cette multitude en prière on avait l ' im–
pression d'une croisade. Chaque femme avait sa Bible. Cette
Bible on la l u i arrachait des mains et on la lacérait. C'est ce
qui expl iquera quantité de feuillets épars sur la route tra–
versée par
ies
caravanes qui nous avaient précédées. Même
aux heures les plus sinistres, l'Arménienne n'abandonna pa
le livre saint. Aux jours d'épreuve elle -resta fidèle à sa^foi
comme elle l'avait été au cours des siècles passés.
«
Malheur aux femmes qui seront enceintes, et à cel
qui allaiteront en ces jours-là ». Ce passage de l'Evangile
Fonds A.R.A.M