autres étaienf^TCve/tes d'une poussîère argentée et nos b a i l –
lons en étaient littéralement saupoudrés. Lfe sol y était fnou
et doux. Des fleurs s^uvages^aux cotjjftirs variées poussaient
sur les pentes. I l m'arrivait.d'en cueillir au passage, mais je
les rejetais dès qu'un cadavre de femme frappait ma vue/
i r yava i t là un pont monumental de construction antique
devant lequel on se mi t au repos toute une journée. Tou t au
^ bout se' dresse un rocher immense aux pieds"duquel j a i l l i t
une abondante rivière aux eaux froides et l impides . Nous en
bûmes à satiété. Je m'extasiai devant ce pont dont les piles
sont couvertes d'inscriptions latines. « I l a été construit par
un de vos rois », nous disaient les gendarmes sur un ton de
moquerie. Je réfléchis qu'en effet i l avait bien pu êt|e cons–
t rui t par le ro i Tigrane, dont la capitale, TigranocertefH
n'était pas for t éloignée de ces lieux. Cette évomnogr du
passé, en contraste avec l'heure présente, m'émut fortement.
«
O Tigrane le grand, me disais-je, quand au sommet de ta
gloire, tu construisis ce pont, prévoyais-tu qu'un jour ta
postérité le traverserait affamée, assoiffée, après avoir gravi
tout un calvaire de souffrances ».
A cet endroit des négociants turcs vinrent nous proposer
de leur vendre nos bi joux. C'était la première fois que nous
rencontrions des citadins depuis notre entrée dans ces gorges.
Le lendemain, on escaladait d'autres pentes au sommet des*
ijjuelles nous découvrîmes d'autres monuments qui semblaient
^ n j g n t e r à ce même glorieux passé. C'étaient deux colonnes
pdfrtimt, Tune sur son chapiteau, une statue de femme, l'autre
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aigle aux ailes déployées. Depuis des siècles l'aigle ouvre
ses^ailes au mi l i eu de ces solitudes, mais elles n'abritent plus
sous leur ombre la race dont elles étaient le symbole. J'aurais
Fonds A.R.A.M