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Ils menaçaient de les mettre à mor t . Les mères les rache–
taient en leur donnant tout objet précieux resté en leur pos–
session. Celles qui. n i a i e n t plus rien à donner ne les
revoyaient plus. Que devenaient-ils? On n'a jamais rien su
de précis à oat égard. Est - i l vrai qu'on les massacraitocwnme
on en faisait courir le brui t? Cela je ne l'ai pas vu de mes
yeux.
I c i se pl aç#un épisode que je dois rapporter. Un jeune
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homme originaire de Sivas fut si cruellement maltraité qu'if
en perdit la raison. I l alla se jeter tout nu à l'eau puis i l
courut d'un côté et de l'autre en déclamant en français. Des
femmes apitoyées l u i donnèrent une chemise et un caleçon.
C'était disait-on, un garçon instruit et son cas n'en émut que
davantage. Les villageois arméniens lurent mis à leur tour
au régime des spoliations systématiques. On leur confisquait
les^anes. On ne les leur rendait qu'après avoir prélevé un
droi t quotidien de cinq piastres sur chaque animal.
On traversa sept chaînes de montagnes. La première
était rocailleuse. C'est là que nous rencontrâmes le Kurde
Zeïneh bey. La seconde était de nature calcaire. C'est préci–
sément celle où -uous fûmes le plus volées. Un gendarme
voulut me fouiller dans mon linge le plus int ime . Surpris de
npia résistance * i l m'en demanda la raison : « Misérable, l u i
dis-je, tu oublies que je suis femme et que j 'ai honte ». I l *
baissa la tête puis répondit : « Mo i aussi j ' ai honte,
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qu'y faire? C'est l'ordre du Padischah ». I l ne m'en foui l la
pas moins .
Dans la troisième chaîne nous découvrîmes des gisemenàp
de charbon. La suivante, par contre, recelait des b l o cwe
marbre. Les pentes resplendissaient sous le solei l . Les
Fonds A.R.A.M