Jmais Ç^moyen'J&'ëtàit pas sans incorîvéniempÇar il leur est
arrivé de manquer du temps nécessaire pour le déterrer au
moment du départ. Mtdégende qui s'était répandue de la
richesse arménienne parmi ces peuplades éf|ït telle qu'elles
ne manquaient de venir fouiller le terrain où les déportées
^avaient campé. Le mal était que les gendarmes ne dépldyaient
pas^moins de ruse pour nous rançonner.
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Toutes les fois que nous passions devant une source, ils
%
e manquaient jamais d'y monter la garde poar en interdire
l'accès à toutes celles qui ne leur offraient pas un pourboire.
^!
Celles qui étaient sans argent se voyaient réduites, pourétan-
cher leur soif, de sucer la boue des marécages et des puit
abandonnés.
On m'a raconté qu'une caravane assoiffée s'était arrêtée
devant un puits et que n'ayant pu trouver ni un seau, ni une
corde pour puiser l'eau, des femmes s'y-précipitèrent en si
grand nombre que l'eau monta jusqu'aux bords. Les autres
se désaltérèrent, mais malgré leurs efforts elles ne parvinrent
à en sauver aucune. I l paraît que ces malheureuses avaient
été réduites, durant plusieurs jours de suite, à boire leur urine.
WM
Pour savoir ce qu'est la soif, c'est à l'Arménienne, à la
malheureuse déportée qu'il faut le demander. Elle qui, par
tradition et par goût, choisissait le voisinage des sources
pour établir l'habitation familiale, s'est vue obligée, plus
d'une fois, d'étancher sa soif dans la boue des "marais.
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soif est un tourment difficile à décrire. Elle est plus cruelWf*
que la faim. C'est par centaines que l'on compte celles qui%
succombèrent. On arrivait quelquefois à les ranimer en
versant quelques gouttes d'eau sur la langue.
J
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en ai
même connu les tourments.
J
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emportais dans un récipient la
"
Fonds A.R.A.M