femmes se coiffaient *de cornet de métal au bout duquel
flottait un voile. Ils ignoraient la valeur de l'argent et n'estï-
maienrque les pièces de
10
et de
2 0
p i r l s
( 1 ) .
La monnaie, i l s
l'appréciaient non pas par sa valeur réelle mais par ses dimen–
sions. Ai ns i ils nous donnaient plus de raisin pour
10
paras
que pour une piastre. Souvent ils gardaient l
l
argent et refu-
saient de nous livrer la marchandise et^fuand on protestait
ils répondaient par des menaces. Pourtant, en certains eîifc
m
droits, les paysans nous- apportaient des aliments, bien
îFfcpprêtés,
dans des vases propres, mais le sel y faisait défaut
et leur pain n'était guère plus salé.
'
^Témoins de nos achats, les gendarmes en association avec
les Kurdes , se livraient journellement à dè nouvelles perqui–
sitions. I l s nous faisaient ôter nos vêtements pour en foui l l er
tous les pl i s ; ils exploraient les nattes de nos cheveux qu'ils
nous faisaient défaire, nous visitaient la bouche pour voir si
nous n'y avions pas caché quelques pièces d'or. Au moindre
geste de résistance ils nous envoyaient des coups de crosse.
J'ai di t plus haut le moyen suprême auquel nous dûmes
recourir pour tromper leur cupidité. Cependant le'poids du
métal nous causait un malaise extrême à l'estomac et pr ovo^
quait des coliques. Les pièces sortaient une à une au bout de
^ à
1 0
jours . On les nettoyait puis on recommençait,
As-tu un
medjidié
(2)
à me prêter ?, me demandait un jour
voisine. Je te le rendrai lorsque j'aurai digéré mon dépôt,
ni avançai la pièce et Ton r i t . Souvent, dans les moments
lerte, elles creusaient un t rou pour y enfouir leur trésor.
Monna i e d i v i s i onna i r e en bronze de 5 et 10 cent imes .
(2)
Pièc£ de monna i e t u r c en argent va l an t env i r on 4 francs.
Fonds A.R.A.M