s'édria-t-il. U n âlïtre jeune homme" s'approcha. I ls étaient
sauvés. Je détournai brusquement la tête pour éviter les
regards des autres, de ceux hélas ! qu ' i l m'était impossible
d'arracher aux griffes des monstres. Je me reprochaMe mou –
vement d'hésitation de tout à l ' heure . . Maintenant j'aurais
donné cent fois ma vie pour sauver les autres.
Peu après ce dramat ique événement, nous recevions la
visite d'un messager de Zeïné.bey, qu i venait frapper la cara-*
vane d'une con t r i bu t i on de 3oo l ivres turques. On t i n t conseil
pour aviser sur ce qu ' i l convenait de faire afin de l u i donner
satisfaction le plus tôt possible, car la somme était exigible
jpfaf'le champ. On décida de l u i envoyer une délégation pour
l'amener à d imi nue r ses exigences, vu l'impossibilité recon–
nue de t i rer une somme aussi impor tante de ces misérables
dont la plupar t se moura i ent faute de pouvo i r s'acheter du
pa i n . Mai s Zeïné bey ne vou l u t r i en entendre.
«
Ou jusqu'à ce soir, leur d i t - i l , vous m'apporterez la
somme entière, ou je vous enverrai mes Kurdes qu i vous
passeront au f i l de l'épée ».
C'était un arrêt. I l n'y avait pas à hésiter. Nous savions
d'expérience que ce n'était pas là une vaine menace. Plus
d'une caravane avait déjà été exterminée par tous ces bandits.
U n certain^ nombre de femmes désignées à cet effet organi –
sèrent une quête qu i leur pe rmi t de réunir quelques bi j oux et,
une somme d'argent, le t out d'une valeur atteignant
-
*
centaine de l ivres .
On s'étonna pour tant qu ' on ait pu recue i l l i r une pareille
somme après tant de perquisi t ions et de pillages. C'est que '
la nécessité nous avait rendues ingénieuses. On avait imaginé*
les procédés lés nlus bizarres pour di ss imuler les dernières
C
Fonds A.R.A.M