ment difficile
-
Wâfant
le passage devait coûter de nombreuses*
vies humaines et laisser des souvenirs qtflTbnt marqué^chez
les survivants des traces ineffaçables.
Avant de nous mettre en chemin, nous* ensevelissons le
j.olï petit garçon de Madame Tomazian. Pauvre amie ! El l e
avait eu cet enfant après quatorze ans de mariage. I l mourut-:.'
des souffrances causées par une douleur insupportable,
contre laquelle rien ne pouvait nous garantir et aussi du
(
regret de ne plus voir son père. I l rendit son âme candide en
prononçant le mot
papa.
\
A la pointe du jour deux conducteurs viennent m'offrir
leurs services. Toutes celles qui disposaient encore d'un peu
d'argent louèrent une monture. Les autres allaient à pied,
ce qui était le cas de beaucoup de vieillards et les gendarmes
manquaient rarement l'occasion de leur allonger des coups
de fouet lorsqu'ils restaient trop en arrière. J'achetai
à
une
paysanne une paire de
drech,
rustiques sandales faites daine
simple peau dont on s'enveloppe le pied qu'on fixe à l'aide
de courroies. El le me chaussa elle-même en me recomman–
dant de les mouiller tous les soirs. Je ne fus pas longtemps à
m'apercevoir que cette chaussure se prête merveilleusement
à la marche dans les régions montagneuses. Comme je
n'avais plus rien sur moi, ou presque, je m'étais compose un
costume assorti qui offrait cet avantage de me confondre avec
"
es villageoises de la caravane, moins exposées que les cita–
d i ns aux persécutions et aux massacres.
Tfc
Ce premier jour nous eûmes à escalader une hauteur
à
pic. L a piste que nous parcourions était bordée de profonds
précipices où je faillis rouler et c'est par miracle que j'échappai
à
la mort. L a selle ayant glissé, je tombai et tandis que
Fonds A.R.A.M