rette pour les aifiener de w w . Maintenant elles ne savent
comment me térrïoigner leur reconnaissance. El les voient
en moi leur sauveur. Elles vivent dans ùrTe maison à part,
et mon frère est chargé de faj^re leurs emplettes.
«
Je. leur
envoie du miel, du beurpe et du fromage de mes fermes.
Naturellement je refuse leur argent. Accepte-t-on l'argent
de l'hôte qu^on héberge? Apprends-donc que je les traite
îeomme des sœurs ». Puis, s'interrompant un instant, il ajouta
àvec.qn accent de fierté : « nous sommes Kurdes, nous,.et
passes Turcs ». I l tira un papier qu'il me tendit. C'étaiuune
lett"re~adressée par ma belle-sœur à sa fille.
Ma chère fille Véronique,
E n quelque lieu que tu sois, laisse toi emmener par cet
homme qui t'accompagnera jusqu'à l'endroit où je nie
trouve. N'aie aucune crainte. C'est un brave homme. Nows "
sommes logées chez lui depuis quinze jours
4
Pendant tout
ce temps, il n'a rien dit, rien fait dont nous ayons eu à nous
offusquer, aucune proposition blessante. Nous sommes tran–
quilles. Emmène Dolita avec toi si c'est possible.
Ta mère, D. Simonian.
C'était bien son écriture. Le doute n'était point permis.
'
J'avais appris, en outre, que ma belle-sœur arrivée à Hassan
Patrik, s'était vue en butte aux tracasseries du
Caïmacam
(
i)
qui voulait sa fille Véronique en mariage. Pour la soustraire
ses obsessions, elle lui avait fait mettre des habits de paysanne
et l'avait cachée parmi les déportées de Capou-Kaya, dont
la caravane était partie on ne savait plus dans quelle direc-^
tion.
(
i ) Sous -Pr é f e t .
Fonds A.R.A.M