imposer silence et de leur faire c omp r e n d r e
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^ f l % a i t bon
qu'une seule, choisie pa rmi elles prît la parole. Peine perdue.
Les cris ne cessaient de monter .
On m'a enlevé mes deux filles, disait l 'une. — Voyez
les blessures qu ' on m' à f e i t aux mains et .aux pieds, c lamai t
une autre. — On m'a pr i s deux cents livres turques et je meurs
de f a im, protestait une vieille^*—Nous aVons f a im, nous ^yons
f a im cr iai t le plus grand nombre . Que le Padischah^nous
donne du pain, pu i squ
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i l nous a tout pr i s . C'est assez ma r –
cher ; depuis un mois nous vivons sur les routes. Nous n'en
pouvons plus . . .
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Interloqué, le fonct ionnai re vou l u t prononcer quelques
mots qu i se perdi rent dans le tumul t e des protestations. Après
avoir distribué quelques pièces de monnaie , i l essaya/ide se
dégager, mais n'y parvenant pas i l fouetta scm c h e v&£ t se
l i vr a passage au mi l i eu de la foule qu i se bousculai t .
Une fois l i b r e , je me précipite à mon tour et tes bras en
avant, résolue, je me mets sur mon passage. « Seigneur, l u i
dis-je, laissez-moi vous parler un moment ». I l arrêta son
cheval pour ne pas m'écraser. «Seigneur, jusque quand serons-
tourmentées? Les mud i r s et les fonct ionnaires nous pHlenfcg
Les soldats dont le devoir serait de nous défendre nous
volent ignominieusement . La majeure partie des jeunes filles
a été enlevée. On nous enlève aussi nos enfants. Une bonne
moitié de la caravane est mor te de f a im et de soif. On nous
abreuve d'odieux traitements. Encore ce ma t i n . Madame D i l -
sizian était fouettée parce qu'elle ne marcha i t pas assez vi te .
El l e était pourtant si malade qu'à cette heure elle est à l'a–
gonie. Dites nous donc quel est le cr ime des enfants et des
femmes? Vous même vous n'êtes pas sans avoi r des êtres que
Fonds A.R.A.M