recherchaient le%belles filles. I l s étaient en pourparlers avec
les parents et faisaient leurs condi t ions . Ceux-ci consentaient
à leur donner leurs filles en mariage et le marché conc lu, on
voyai t la f ami l l e entière se rendre-dans la maison du* gendre
pour se mettre sous sa prot ec t ion . De's jeunes filles à peine
pubères étaient livrées à des vi e i l lards . Des mères l ivra i ent
leurs garçonnets comirie domestiques pour
lés
préserver*
d'un^.nSort qu'elles croyaient certaine. U n Arménien de
Malat ia^econdai t ces opérations. J'ai su pca l u i q*ue l a p o pu -
t i on arménienne de la vi l l e n'avait pas encore été déportée,
mais que cela n'al lai t pas tarder. « Mariez-vous avec des
Tur c s , me d i t - i l , vous n'avez que cette seule chance de salut ».
— «
Nous en avons une autre, répliquai-je, c'est la mo r t »,
indignée qu ' un corel igionnai re put teni r un parei l langage.
U n ipstanl^T'esta pensif, et, tristement, i l ajouta : « Mo i , je
suis Musu lman ». Je l u i avais demandé d'écrire une lettre en
turc à 1 adressa de ma sœur, à Mars ivan, mais i l refusa de la
por ter à la poste. Sa conversion était encore de t rop fraîche
date' pour qu ' i l put l'exposer aux soupçons des Musulmans .
Ma let tre, je dus la confier à un soldat qu i vou l u t bien s'ac-
Quitter de la commission moyennant
bakchiche
(
i ) .
Le b r u i t se répand tout à coup qu ' un inspecteur du gou–
vernement al lai t passer par là. I l était à cheval. Aussitôt la
foule innombrabl e de femmes se précipite à sa rencontre.
On allait enfin pouvo i r parler à que lqu ' un de qualifié pour
recevoir les plaintes. A sa vue, ce fut une clameur immense^
confuse, où les cris et les protestations montaient comme la
fumée d'un incendie. Quelques-unes essayèrent de leur
(
i ) Pourbo i re .
Fonds A.R.A.M