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maintenant jetés là comme un objet dé^rebut, expiant le
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crime d'être nés arméniens.
Le -Hodja fit quelques pas de l eur . c j t é . « Je sais, l u i
dis-je, que ses enfants doivent être transportés à Malatia,
mais i l est probâble'^ftiîls manqueront de soins. Parmi les
déportées se trouvent
institutrices qui ne demanderaient
pas mieux'de se dévouer pour eux ».
.
—
Les soigneiiez-vous t omme Ârménien|f, ou bieïtÊ^mme
Musulmans? demande le Hodj a .
K
^^^P
—
Évidemment comme Arméniens, répon'cfis-je. N'est-ce
pas pour avoir montré de l'attachement à notre foi que nous
sommes exilées.
%
WM
—
Vous ne seriez acjmfs à entrer à Malatia, répartit le
Turc , que si vous vous convertissiez à l'islamisme. Encore
je ne suis pas sûr qu'on vous y laissât en repos. L'ai f fvous y
serait irrespirable. Tous ces enfants ne vivront qu'à ta con–
di t ion qu'ils seront islamisés.
—
Qu'ils meurent donc, l u i dis-je, et je me dé t ou r na i t
brusquement de l u i .
Pour avoir de l 'ombre, on avait formé des abri^en dis–
posant des draps de l i t sur des piquets. Je pénét*|pFsous
quelques-unes de ces tentes. La tristesse y régnait. I c i c'ifpr
une mère qu i pleure éperdument la fille qu'on l u i a enlevée.
Là une jeune femme, ne peut se consoler de la perte d'un
enfant de quatre ans disparu dans une razzia.
Une famille est assise autour d'un repas, alors que de
malheureux affamés, mendient à la porte ou cherchent leur
nourr i ture dans
\
es
détritus. Leurs visages pâles, décharnés,
témoignent de longues abstinences.
Des fonctionnaires, des commerçants turcs de Malatia,
Fonds A.R.A.M