s
tance qu'il n'étgit pas en
:
mon pouvoir de leur donner. La
plupart étaient des affamées et toutes s'y consumaient de
soif. Les cadavres*
;
,
en
v
putréfaction voisinaient avec' des
malheureuses qui venaient d'expirer. Des malades gardai^rt'
line attitude immobile et comme Résignées, alors que
d'autres avaient perdu le sentiment*^
La puanteur qui se dégageait" 4e cette pourriture humaine
aurait suffi pour tuer les vivants. Je m'éloignai en toute hâte
de ce* liep Ministre et si mortelle était l'impression qui s'en
dégageait que je pensais succomber à la souffrance morale
qui m'étreignait.
Je croise un
hodja
de Malatia en arrêt devant ce spec–
tacle. Se tournant de mon côté, r i me dit d'un ton pénétré
d'amertume : « Nous sommes plus vils que des chiens.
Qtrjest-ce donc que toutçà ».
—
«
A
Dieu ne plaise, recti-
fiai-j#». « Non , répétait-il, avec énergie.
Ce
2)
est
contraire à l'humanité, contraire à la l o i du Chéri.
A
U C T O
livre sacré n'autorise ni absout de pareils attentats ».
A quelques pas de là se pressaient des centaines d'enfants
abandonnés. I l y avait là des enfants de
5
à
6
ans, et sur
leurs visages d'innocents se peignait la plus poignante dé tresse.
Les uns pleuraient; d'autres s'arrachaient un morceau de
pain qu'on leur avait jeté. On en voyait aussi que la pâleur
de la mort avait envahis et fixaient le ciel de leurs yeux
immobiles. I l y en avait de touts petits, encore potelés avec
des couleurs chaudes et qui criaient à tue-tête.
Spectacle inoubliable que l'abandon de tous ces petits
êtres, hier encore l'objet des soins de l'amour maternel et
(1)
Détresse, oppression.
Fonds A.R.A.M