Pluk
i
de
J O . O O O
femmes
dans la vallée de Firendjiler
A
Firendjiler s'ouvreoahe vallée, dont l'administration
avait fait une étape où aboutissaient Tes caravanes des
déportés. Toute une population féminine s'y entassait, venue
de Kharpout, Erzeroum, Trébizonde, Samsoun, Bâfra,
Herek et du vilayet de Sivas. Chaque région y formait un
groupe distinct et Ton y goûtait le repos avant d'escalader les
montagnes qui sont en face. Je visitais le campement où*je
retrouvais quelques connaissances et même des amiesd'école
que j'avais depuis longtemps perdues de vue. A l'ombre d'un;
arbre, des protestants de Herek avaient improvisé une cha–
pelle où ils faisaient en commun la lecture de la Bible. Plus
loin, un prêtre arménien, échappé par miracle à la mort,
exhortait tout un auditoire de fidèles à la patience et au cou–
rage. Nombreux étaient ceux qui, ayant fait le voyage à
pied, s'abandonnaient au repos pour reprendre leurs forces
épuisées.
Des femmes atteintes de maladies de toutes sortes étaient
parquées dans un coin. Etait-ce un hôpital, ou bien un
cercle de l'Enfer? Des centaines de femmes de tout âge s'y
tordaient torturées par la souffrance sous le soleil torride. A
ma vue elles poussaient des cris pour implorer une assis-
Fonds A.R.A.M