riait aux éclats en sautant et en dansant. Je lui
,4
versais de
l'eau sur la tête pour la calmer. (5h ! ces accès de rire au
milieu de la foule terrifiée... La',scène se déroulait par une
nuit^sans lune. Dans les foyers éteints* du camp des étin–
celles répondaient atyx clignements des étoiles. Un flambeau
à la main, le Turc entraînait sa victime dont les sanglots
répétés* par les échos d/s nïontagnes nous arrivaient à travers
l'obscurité.
Mais i l était dit que ce jour-là nous passerions par une
série de surprises des pj6s bizarres. Tout à coup nous avons
la joie de voir revenir Mlle Donikian. Nous en croyions à
peine nos yeux. Que;signifiait cette sinistre comédie ? Elle
nous raconte ce qui "venait de se passer. Àu moment où
Déli-Bach allait les faire monter dans une voiture préparée
d'avance, passe un cavalier qui s'arrête aux cris des jeunes
filles. I l leur demande qui ell$£ sont et la cause de laur
chagrin : « Délivrez-nous, seigneur^fenplorent-elles, venez à
notre secours ». Elles l u i racontentMflfPtesPles circonstances*;^
de l'enlèvement. Déli Bach et ses complices se hâtent de
déguerpir pendant ce temps-là. Le cavalier était un haut
fonctionnaire.
Le récit écouté, i l appela les soldats qu ' i l
réprimanda sévèrement, et les envoya à la recherche des
malfaiteurs.
Le lendemain matin nous faisons le chemin à pied. Nous
devions escalader une montagne. La première rencontre
sensationnelle fut une charrette pleine d'enfants que les auto,
rites municipales de Malatia avaient fait recueillir sur les
routes. I l s allaient rejoindre les petits infortunés qu i , par
milliers, s'entassaient dans les mosquées et dans les églises
de la vi l le . Dépourvus de soin, rongés de maladies, anémiés
Fonds A.R.A.M