cruéhe des mains pour la rempl i r après avoir écafté la foule.
iLe lendemain, tandis que j'allais au pain, je revis cet
homme . I l m'accosta pour me proposer de le stflVre chez
l u i : « T u y seras tranajiille, me dit-il^j ^ns . * , » Depuis cette
encontre, je n'ai plus osé
-
retourner à la fontaine. Notons
que, partout où les caravanes s'arrêtaient, nous ne tardions
pas à voir des paysans turcs rôder autour de nous pour nous
engager à les suivre. Ils ne s'en retournaient pas toujours seuls.
I l ne leur était pas difficile de tenter ces pauvres désespérées
qu i voyaient dans ces unions la-fin du sombre cauchemar.
A Kerk-Guetch, on n'eut à subir aucune attaque noc–
turne. Tou t près de la source s'élevait une maison où des
fonctionnaires avaient établi un bureau. On . y contrôlait le
passage des déportés, ^eur premier soin était de faire main
basse sur tout ce qu'ils pouvaient t rouvera leur convenance.
Tel le était la règle. Commçtoute caravane était mise en coupe
réglée, on voyait dans le 4ocal un entassement de matelas,
d'ustensiles d^*dûisine, de tapis et de carpettes.
Pensant que, vu la présence des autorités, le lieu devait
être à peu près sûr, j allais en nombreuse compagnie dans
u n endroit écarté pour me laver. Nous en avions tous bien
besoin. La crasse et la vermine nous causaient un malaise
insupportable. Toujours attentifs- à nous tourmenter, nos
gardiens, par un raffinement de cruauté, nous forçaient de
camper à l 'endroi t même où d'autres convois nous avaient
précédés. A peine étions-nous descendues de nos véhicules
que la vermine nous assaillait de tous côtés. De sorte que
les instants destinés au repos étaient employés à nous en*
défendre.
Nos ablutions faites et notre linge lavé et séché, au retour
Fonds A.R.A.M