que je rempor t era i dans la tombe . Pour le soustraire i j a j
convoitise des charretiers, je l'avais no i r c i à l ' iode . Mo n
cœur battait avec force tandis q# ' i l essayait de le glisser dans,
son petit doigt . N ' y réussissant pas iUJe fit disparaître dans
une poche. A ce geste, j'eus la sensation qu ' on m'arrachai t
encore une fois mon ma r i . Après qu ' i l eut tout aussi m i n u –
tieusement dévalisé ma voisine, i l nous ordonna de descendre
de nos charrettes. I l f i t un tas de ce'<<)uïï y t rouva , c'est-à-
di re de tout ce que ses coreligionnaires avaient bien v ou l u
nous laisser. I l ne me laissa qu'une couverture et un pet i t
sac où j'avais mis une chemise, une tasse et divers objets.
La nu i t qu i sui v i t cette pi l l er i e fut non moins dramat ique
que l l es précédentes. Plusieurs jeunes filles nous furent
ravies. On enlevait aussi les tout petits, les fillettes et garçons,"
des bras de leurs mères. Des ' f emmes , f o l l e t de doul eur ,
couraient çà et là pour imp l or e r aide et secours. Les gen–
darmes auxquels elles s'adressaient les-chassaient à coup£ de
fouet.
On ne do rma i t plus . Pour avoi r un peu de repos on
décida que nous monter ions la garde ' à t our de rôle pou r
donner l'éveil en cas de besoin.
Le lendemain nous pénétrons dans les gorges
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Malar ia.
Nous passons devant la vi l l e ancienne dont les ruines témoi –
gnent de la splendeur de son passé. Des princes de notre
race ont foulé ce pavé, f ranchi les belles portes de ce temple
qu i subsiste encore. E t au j ourd ' hu i , au pied de ses mur s
profanés, se meurent des centaines d'enfafhs arméniens faute
d'aliments, abandonnés par les mères pour ne pas les vo i r
expirer sous leurs yeux. Les mères allaient mo u r i r plus l o i n .
E t le Tu r c , aussi avide que sensuellement féroce, devait
Fonds A.R.A.M