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férerun mot . Ses yeux étaient éteints comme ceux qu'on voi t
sur la face des rrîorts. Se mourait-elle de faim? Etait-elle'Tlrre
jagonisante échappée à la tombe? Je l u i jette un morceau de
pain qu i tombe loindÉ^'elle. La facultg, de fcdre arrêter les
charrettes pour se porter au s e c ou f f ^ç r quelqu'un nous
étant refusée, i l nous en aurait coûté d'enfreindre la consigne.
Le soir même nous campons dans une plaine, près de la
ville de Hassan Patrik. Sitôt arrivées, nous assistons à un
en t é r i nen t de jeunes filles. L'opération, cette fois-ci, esf
menée pa r des Turcs et s'effectue avec la connivence non
dissimulée des gendarmes. Au coucher du soleil, ils reviennent
à la charge, et enlèvent cette fois-ci
dtp
jeunes femmes. A
remarquer que, jusqu'à cet instant, on ne s'était attaqué
qu'aux premières. Du coup je craigpfè f&u r moi-même.
Ayant jfigémécessaire de m'enlaidir pour inspirer le dégoût,
je pr is une poignée de terre que, fauté" d'eau, je pétris avec
ma salive. A^p^ne avais-je achevé cette sorte de toilette que
je vois un homme à l'épaisse carrure monter sur ma charrette
armé
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jia
long poignard : « Je vais te 'tuer sur le champ si
tu ne me donnes pas tout ton argent ». En disant cela, i l me
menaçait de la pointe de son arme. Faisant effort pour
garder ^aon sang-froid, ie l u i fais remarquer que ses amis
les gendarmes nous avaient déjà plus d'une fois détroussées
et qu*U venait trop tard. Gela ne l'empêcha point de me
foui l ler le plus consciencieusement qu ' i l l u i fût possible. I l
foui l l a sous les bras, à la ceinture. Plongeant la main dans
une poche, i l en tira un mouchoi r où j'avais noué mon
anneau de mariage. Ce modeste bi j ou que j'avais porté
pendant six ans était un souvenir sacré. I l por tai t le nom de
mon mar i bien aimé, et ce m'était une consolation de penser
Fonds A.R.A.M