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mêmes lamentations. Il est superflu d'ajouter qu'aucun gen-
dafme ne vint à leur appel.
A ce même moment nous étions nous-mêmes assaillies
par une autre bandj^Kurde mais, i l ^ n'en voulaient qu'à
notre bagage. Ils emportent des paquets de vêtements, des
matelas et des couvertures. Les maraudeurs s'étaient éloignés
avec leur butin lorsque nous voyons accourir nos gendarmes
qui s'informent des causes de ce tapage.
A partir de cet instant, les attaques nocturnes devaient se^
multiplier régulièrement/ Les gendarmes tiraient des* coups
de feu pour se donner l'air de nous défendre et nous encou–
rager à la muniticeqflfc. En leur société vivait un individu
épais de corps qui portait le costume anatoliote et qui était
soi-disant charge de nous protéger. On verra plus loin de
quelle façon il comprenait le rôle qu'il s'attribuait.
Au cours de cette "journée, des incidents d'une nature
différente devaient faire diversion à nos alarmes*-
Un jeune homme était assis sur la route, complètement
nu et couvert de sang coagulé. I l nous regardaitnJasser sans
mot dire. Le sang coulait de ses nombreuses bE&sures. Les
gendarmes le saisissent et le jettent sur une charrette. Nous
nous empressons autour de lur et nos soins le rappellent à
la
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vie. A Kerk-Guetch il retrouve ses parents. Combien
furent touchantes les larmes de son vieux père et les caresses
tremblantes de sa mère.
A quelques pas plus loin de l'endroit où nous avions
trouvé ce malheureux, nous voyons une femme entièrement
nue et réduite à l'état de squelette, tant sa maigreur était
effroyable. Son bras décharné esquissait un geste vague,
puis tombait d'épuisement. Elle remuait ses lèvres sans pro-
Fonds A.R.A.M