raissent à leur tour. Encore ime fois, nous nous voyions^
abandonnées dans le désert. Que faire de nos bagages?
Plus tard nous eûmej|pccasion de réfléchir que nous aurions •
pu nous épargner^xe souci et que tout abandonner au plus
vite eût été le par t rwplus sage. Un mois après i l ne nous res–
tait qu'une chemise sur le dos, sans plus-. Mais l'espoir est
chose tenace. Aussi bien pouvions-nous prévoir alors qu'on
ne nous laisserait même pas l'indispensable? Cependant nos
effets pillés successivement et en détail nous valiMJ&^t du
moins d'avoir détourné de nos personnes l'attention de ce
peuple de malfaiteurs.
Des charrettes attelées de boeufs passant pa? là furent
réquisitionnées par l#s gendarmes. C'était bien la première
ois que je voyageais en pareil équipage. Relativement aux
autres jjs étaient plus confortables. Ils marchaient avec len–
teur et l'on s'y sentait secoué à peine.
Au village de Hassan-Tchélebi nous apprenons que des
déportés originaires d'Amassia, de Sivas et d'autres localités,
étaient incarcérés dans un bâtiment qui se trouvait à proxi–
mité du lieu où l'on nous avait faUgpamper et dont nous
n'étions séparés que par une rivière. Des Ttfrcs aidés des
gendarmes de notre escorte, viennent arrêter desiâeillards et
des jeunes gens de
17
à
20
ans qu'ils enferment dâ'ns cette
prison. Du lieu où nous étions placés
op
pouvait voir ce qui
s'y passait; nombre de prisonniers y avaient perdu connais–
sance. Peu après, on les f i t tous sortir et on les mi t sur un
seul rang. Tous avaient le visage congestionné et ils sem–
blaient heureux de respirer l'air pur. I l n'y avait pas là que
des gendarmes. Des paysans turcs armés de haches
yatagans entouraient les prisonniers. Un instant après, nous
Fonds A.R.A.M