ge l as ! nous n'étions pas au bout de nos peines. Nou s
l i i o n s - fait depuis le ma t i n quelques heures de chemi n ,
«
orsque la p l upa r t de nos charretiers, comme s'ils avaient
obéi à un mo t d'ordre s'arrêtèr,çnt s o y u i n . Ils déchargèrent
leurs voitures d e ce qu'elles contenaient, jetant le tout sur
^ route et s'éloignèrent en nous " disant : « Vous voilà
arrivés dans le vilayet de Ha r pou t . Nous n'allons pas p l us
Tandis que npus nous consultions pour prendre un pa r t i ,
voilà que des paysans maraudeurs surviennent ^armés d'énor–
mes coutelas. I l s f on t ma i n basse sur les matelas et les cou–
vertures qtfi jonchaient le sol. L ' un d'eux s'approche de mo i
pour m'arracher njes vêtements et comme je me défendais,.
%
i l me porte à l a tête un si vigoureux coup de po i ng que ma * '
fc vue s'en obscurcit. Cependant le sentiment du danger où
j'étais exposée en face-de cç T u r c armé et décidé me fit
i pep r end r e mes sens. Je l u i jetai une valise. I l la p r i t et se
^%auva. Une charrette passait par là. Je m'emparai du bissac
q u i me restait et me jetai sur le véhicule. « Je ne peux pas te
prendre », me d i t le charretier. « Ne me repousse point sup-
pliai-je, t u auras un medjidié ». Voyant que je ne bougeais
po i n t , d'un coup sec i l arrêta sojfccheval. « Je te dis de des–
cendre » ordoqna - t - i l d'un ton acerbe. Enhardie par la sin-
gula^té de la situation, je répondis sans trop savoir ce que je
disais, mais su* un ton si ferme, que je l u i en imposa i . Sans
insister davantage i l pour su i v i t son chemi n .
Cet incident clos et à peine avions-nous fait deux heures
de c hemi n que les charretiers refusent tout à coup d'aller
p l us l o i n . A l'exemple des autres, ils jettent à bas de leurs
charrettes les quelques objets q u i s'y trouvaient et dispa-
Fonds A.R.A.M