tuteur . J
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avais des^ôût s très modestes*bt je crus bien faire
en attachant^ma vie à un jeune homme bien élevé e£croué>
t i ' un caractère noble. I l faut croire qu ' i l nous a bien pardonné.-
puisque bientôt aprè^i l écrivait à ma sœur^c^Enfin, nous '
Vqpons de célébrçr.?4es noces de Roiti&>-£t Juliette
»
Ce
cher père, que de tendresse se cachait dans son cœur. I l
^aVait f ini par s'attacher à mon ma r i dès qu ' i l ava^j, reconlw"
que nous étions heureux dans la pos i t ion modeste don t npus
nous accommodions avec une joie sans mélange.
Sa
àn
f u t tragique. Suivant leur tactique h a b i t u d e , les
Turcs , à Mars ivan
v
avaiént désarmé les Arméniens avant de
les arrêter en masse ; le lendemain on les menait, garottés, à
à yne heure de la vi l le dans un ehdroi t retiré oûHjs^tàiQjit-
tous massacrés. I ls étaient plus d'un mi l l i e r . Les circons–
tances qu i entourèrent sa mor t contribuèrent à at ténuermon
af f l i c t ion. Parlant de mon père le chef de police de Ma r s i -
van avait di t à que lqu'un : « C'était un homme doué d'une
volonté de fer . . . I l nous a tous étonnés . . . . Les notables turcs
qut
le tenaient en grande considération tentèrent de le sauver
en l 'exhortant à renier le chr ist ianisme. Comme je le pres–
sais moi -même de recour i r à cet expédient qu i l'eût sauvé,
i l p r i t sa barbe blanche d'une ma i n : — Je suis, me d i t - i l ,
arrivé à cet âge sans avoi r r i en fa i t dont ma conscience
puisse s'alarmer. Chrétien je suis né, chrétien je mBTtrrai ».
I l mou r u t en héros et en ma r t yr . Certes sg\fin irt'a coûté
d'affreuses
angoisses^
mais i l me semble qu^^p a vMt * s u c –
combé à la tentat ion, même pou r un instant, &on souveni r
me serait moins clair dans l'esprit.
Fonds A.R.A.M