yiic
village maudit
N
ous atteignons Tonouz, bourgade située à cinq heures
de Sivas et que je n'oubl ierai pas jusqu'à l'heure de la
mo r t .
"
Comme à l 'ordinai re, les gendarmes nous obligent cle
passer la nu i t en plein air. Cette fois-ci c'est U s le creux
d'un HWïn situé à trois heures de distance de Tonouz qu'ils
nous font camper. Tou t d'abord un détail attire mon attéïî-:
m
t ion. Nos gendarmes tiennent de mystérieux conciliabules et
chuchotentkm ne sait quo i e#tre eux, et ce manège
i\e
laisse
pas de nous inquiéter. A la pointe du jour on voit arriver
cinq ou six soldats qui apportent la nouvelle que'le Sultan
a accordé une* amnistie et que l'ordre a été donné de nous
ramener à Samsoun. Là-dessus les charrettes font demi-
tour et reprennent le chemin déjà parcouru. Cette nouvelle
excite des^ansports de joie chez les uns, mais laisse scep–
t ique le plus grand nombre. Envahie par un mauvais près
sentiment, je dis à mon mar i : « Captan, i l me semble que
noug>ommeVmenacés d'un grand malheur ».
Encore une foîs nous/entrons à Tonouz . A peine étions-
nous atsivés que les hommes qu i faisaient partie de la cara–
vane , "^ nombre de plus de trois cents, sont réunis à l'écart
et isolés. Puis les gendarmes les alignent deux à deux, et
sur un signe ils sont conduits dans une étable^qui se t rou-
Fonds A.R.A.M