JM'ùrces et l e^ ' pi a i l l ement s^e la ^volaille. Nous yjdtons
i'çglise dpnt la porte était grande ouverte". Une bible lacérée
sur le pavé, avec dés objets de culte. Tout-à-coup
apparut une vieille femme. Comment se trouvait-elle; là?
^JL'àv^iit-on oubliéeiÇu biems'était-ellç. cachée
r
dominée par
un invincible instinct d'attachement au foyer? Nous l u i
demandons s'il n'y a pas dans le village, une autre personne
qu'elle. El le fit un geste négatif et, sans dire un mot, dis-
p a i ^ dans une ruelle. On eut di t un çsprit venu là pour se
lamenter sur cette désolation. Aucun être huma in poui^ous
d>ire ce qu'avait été ce drame. Je nê peux me faire à l'idée
,
que ces demeures n'entendront plus jamais les berceuses des
mèiies
&
les
chansons des enfants. Et pourtant toute joie est
désormais interdite à la nation arménienne.
Nos charretiers pénètrent dans les maisons et font main
basse sur tout ce qu'ilç trouvent à leur convenance. Le len–
demain nous nous remettons en route et nous atteignons
Char-Kechla où
(
ji,pus trouvons une grande foule d'Armé–
niens. I l y avait-là tous les déportés d'Amassia, de Bâfra,
de Tokat , de Marzivan et d'autres villes et villages. Les uns
apprêtaient leur repas, d'autres vendaient leurs effets dTiabil-
lement au plus bas pr ix aux villageois turcs. J'en ai vu qui
mendiaient. Nombreux étaient ceux qui s'étaient mis en
rdlite
sans
argent. La fa im les avait épuisés. Une femme,
JJévenûe folld^iiunrîSït les Tur cs ; elle ne cessait de crier :
«
Ma maison est en feu,^éteignez-la! ». Son œil de démente
ne voya i t que des flammes. Des femmes venaient d'accou–
cher au s o l l f l , dans un dénuement complet. Je regagne ma
charrette e i prenant ma tête à deux mains, je m'abîme dans
de^inistres pensées. Dans quelle vallée, ou dans quel coin de
Fonds A.R.A.M