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Mg r . Tour i an et cB^di ïS^fëè au%éSvînaire d 'Armach . A
^Tokat "on nous empêche, encore tane fois, de passer, la nu i t
à l'hôtel. Hors de la villeîjLA o rdonne^ l e s gendarmes. Encqjre
uneSjùit à passer en pleiç' air. Le lendemain nous apercevons
le long de la . routé
clçs
cadavres à demi enterrés; nous ne
pouvons n#us empêcher d'en t i rer de sinistres pronostics, et
la terreur nous pénètre de plus en plus . On traverse Tcham-
l i be l , Char -Ki chl a , J ch i f l e j . E n passant par cette dernièW
locàfité nous rencontrons envi ron deux cents prisonniers,
marchant deux à deux et escortés par des gendarmes *TL'un
d'eux nous di t qu' i l s variaient de Vi z i r Kepru .
Vers le soir, nous pénétrons dans un vi l lage,
%
n
nous
faisons halte en plein ai r . Notons que par tout sur ncytre pas–
sage, les maisons arméniennes offraient l'image de la dévas–
t a t ion. Les portes étaient ouvertes, les vitres brisées et les
meubles dispersés. Mais ce que nous devions^voir i c i pré–
sentait un aspect tout par t i cul ier de désolation. C'était un
grand village arménien avec une belle église, le premier que
nous t rouvions sur la route. I c i , comme ailleurs les maisons
avaient été forcées, les portes ouvertes et les fenêtres brisées.
Par curiosité nous pénétrons dans cé*s demeures. Partout , çà
et là, dispersés dans un désordre inexprirnableg^des usten
siles de cuisine, des matelas, des vêtements ; nous y décou–
vrons des provisions de bouche, de la fagine et
d\\
blé. Dans
Ja cuisine i l y avait du lai t caillé, des al imeMs placés sous
des tamis, pour les préserver des mouches. E t dans ces inté–
rieurs déserts, qu i regorgeaient de victuailles, %r a i en t les
poules avec leurs poussins. De tout cela on pouvçjk conclure
que les habitants, pr i s à l ' improv i s t e , venaient d'être tout
récemment chassés. On n'entendait que le mu rmu r e des
Fonds A.R.A.M