comme arménienne ;eute allait, désormais, p l e i f o r c omme
B i è r e . Je^n'eus que le temps 'd'ajouter ces autres
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paroles en
prenajyt xongé d'elle : « Ne te désespère pas ainsi,^oiçj&
notre vie a été abîmée, mais peûPêtre tes petits-fils nous
vengerorit-ils? ».
Nous entassons en hâte quelques vêtements dan§. des
valises. Nous emportons des matelas^Ses couvertures, des
.
vivres. A peine sortis de la maison, l'agent ferme la porte et
met la clef dans sa poche. La charrette s'ébranle et nous
voilà Jjf£rt&. L'émotion nous étreignait. Nous comprenions
que c'en était fait du paisible foyer où nous avions connu le
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>onheur. Mes yeux ne pouvaient s'en détacher, tandis que
..
nous nous éloignions. Nous passons devant la maison où
sont nos entants. Comment rendre ce que je sentis à ce
moment ! Je n'étais séparée d'eux que depuis la veille et
cependant j'éprouvais un irrésistible besoin de les vo i r encore
Line fois ; mais i l fallait^e contenir. I l faut qu'ils vivent, me
isais-je, résignée.
D'autres charrettes nous rejoignent bientôt. Le soir de ce
Jour, on, s'arrête à une première étape. Le lendemain, nous
atteignons Tchakal leu où nous stationnons deux jours. Tous
les
Khans
(1)
étaient pleins d'Arméniens et nous ne tardons
pas à apprendre qu'ime vive effervescence régnait pa rmi eux.
Quelques-uns avaient été autorisés à rentrer à Samsoun avec
la promesse qu'ils embrasseraient 1 islamisme. Cette défection
avait excité l ' indignat ion générale et les renégats étaient
evenus un objet de mépris et de répulsion pour les autres.
Oa ne pleurait plus et les visages avaient repris quelque
(1)
Hô t e l l e r i e t u r c .
Fonds A.R.A.M