Séparations douloureuses
D
ÈS
la première heure du jour j'avais éié ëmhi^sser ma
sœur, avec l'idée gue c'était pour la dernière foïl* puis je
réntèài à la maison. Une charrSttë stationnait à la porté. Un
agent me dit de me dépêcherjÉar nous allions partir. Je, go?
précipitai dans les escaliers. Sûr ma demande, le métropo–
lite grec avait consenti à garder ma belle-mère. I l m'avait
même proposé de me garder. Je refusai, ne voulant à aucun
!
prix me séparer de mon mari. îîous n'avions que juste le
temps de l'envoyer dans une maison du voisinage d'où
r
eile *
devait se rendre secrètement dans le quartier grec. Pauvre
femme! Le visage inondé de larmes, elle eût à peine le
temps d'embrasser son fils.' « Prends courage, mère, l u i
dis-je, en la serrant dans mes bras. Hâte-toi de partir, ils
pourraient té voir ». Ma belle-mère avait beaucoup fcbuffert
au cours de son existence. Son mari avait été victime des
rnassacrës de i8g5. Seule, elle avait élevé ses enfants,
èû
tra–
vaillant dans les conditions les plus pénibles ; toute sa vie
s'était consumée datis le deuil et la tristesse. Elle n'avait
connu d'autre passion que celle d'élever convenablement ses
enfants, toute àù soin de leur inspirer lés sentiments de ven–
geance qui l'animaient. A peine ses larmes étaient-elles
séchées qu'on lui arrachait son fils aîné. Elle avait tant plfcuf-ë
Fonds A.R.A.M