en flj&i toutes'les émotions exprirtiees par Raffi dans son
Samuel,
Qtétait à la foi&fun sentiment de répulsion et de
pitié que j'éprouvais pour ces ma l heur eux^e ne pouvais me
faire à l'idée qu ' on préférât la mo r t morale à la mo r t elle-
même. Par bonheur , la plupar t des chrétiens préférèrent l a .
mor t et tous se déclarèrent prêts à braver les périls de l à " :
route , les uns encourageant les autres. Une cinquantaine de
fami l les , au plus, succombèrent à la tentation. Not re plus?
grande douleur était de nous voi r sans Inoyens de défense
contre les atrocités de nos bourreaux. Mon ma r i ne cessait de
répéter, avec une colère concentrée, que son seul désespoir
était que la nat ion eût été prise au dépourvu.
A Samsoun, quelques Arméniens avaient proposé d'orga–
niser une défense qu i eût pris un caractère désespéré ; mais
leur avis ne prévalut poi j i j * Les plus modérés craignaidfit les
suites d'une rébellion qu i eût exposé la popul at ion entière à
une extermination sans merc i . Les Turcs disposaient à Sam–
soun d'une nombreuse garnison et la lutte eût été inégale.
Néanmoins, on do i t reconnaître que les conseils dictés par
la prudence ont été mis en défaut par les événements, car la
nat ion n'en a pas moins été exterminée.
Fonds A.R.A.M