îaires. Détail aggravant, la police ne relâchait que les par t i -
bouliers qu i consentaient à se convertir à Pisléfimisme. I ls
étaientirflis en demeure d'opter entre l'exil et l'apostasl^-^
Les hommes étaient conduits au village de Hellez. Des
charrettes étaient réquisitionnées où devaient s'entasser
-
femmes et enfants avec tout ce dont ils pouvaient se charger.
Quelques résistances se produisirent qui devaient être répri-
^phées avec la dernière brutalité. Qu'on imagine leur angoisse
en âe 'Vgyant ainsi arrachés de leurs foyers. Les hommes
étaient déjà partis, acheminés vers une direction inconnue.
Les familles suivaient, entassées dans des charrettes
escortées
d'agents et de paysans turcs armés. Ce n'était partout que
pleurs et lamentations. Les femmes perdaient connaissance.
E t les pleurs des tous petits! Quelle pitié, mon Dieu !
"
On apprend enfin que nous allons être dirigés sur Deir-
Ul -Zo r . Ayant consulté une carte nous constatons que le
voyage sera long et pénible sous le soleil d'été. Nous avons
deviné qu'on le ferait à pied, et prévu aussi que la mor t nous
attendait sur la longue route. En attendant cette perspective
la discorde régnait dans plus d'une fami l le . Cédant à la peur,
on voyait l 'homme se convert ir , alors que la femme ç t les
ehfants persistaient dans la f o i et pJÉféraient l ' exi l . Une
fégime s'empoisonna avec tous ses enfants plutôt que de
suivre l'exemple de son ma r i .
Tou t e une famille de mon voisinage s'était convertie, et
l ' on voyait un
hodja
(
i) venir deux fois par jour pour leur
enseigner la doctrine et les pratiques de sa rel igion. Ce spec–
tacle nous déchirait le cœur. Je sentais à ce moment vibrer
(
i ) Re l i g i eux T u r c .
Fonds A.R.A.M