Déportations et conversions à l'islamisme
NE
nuit du commencement de juillet je me réveillai sous
v-/ l'impression d'un rêve que je venais de faire. J'avaismÉ
le peuple arménien en contemplation devant un rocher
gigantesque qu ' i l semblait adorer et vers lequel allaient leurs
adorations. Soudain, ce rocher diminua de volume au point
que ce n'était plus qu'un, bloc de pierre ordinaire posé sur
une espèce de socle et dans une position instable. Trdfflblée,
je dis à mon mar i : « Expl ique-moi donc cette merveille. La
transformation du rocher.serait-elle l'effet d'un cataclysme ?»
Ce disant je me réveillai.
Le jour commençait à poindre lorsque j'entendis dans la
rue un bruit de conversation. M'étant approchée d'une
fenêtre, je vis un groupe de gens attentifs à lire une affiche.
Je leur demandai de quoi i l s'agissait. L ' un d'eux me
répondit : « C'est une proclamation de l'autorité. On nods
fait savoir que nous serons déportés vers les contrées du
Sud. » Par
nous
i l entendait parler des A rm^ i e n s . Cellfe
réponse me fit frissonner, mais mon anxiété redoubla lorsque
j'appris que la police venait d'interdire toute communicat ion
entre lés divers quartiers. Les gens qu i s'étaient rendus au
bazar devaient revenir sur leurs pas. Les passants étaient
arrêtés, tandis que se mul t ipl iaient les perquisitions domi c i -
Fonds A.R.A.M