onyulsif. ifcéçidément j'avais affaire à un mon t r e . Jusqu'à
ti'Sfetanl j'avais été une esclave humble et^rSsîgnée. Je
«
iymgeai de ton. Je l u i répondis avëc^olère ique j'étais résolue
Gjjlùï désobéir, dût-il n f t n coûter la vie, car je ne voulais pas
être l'assassin de mon enfant.... Pauvre petit! Quelle chance
qu ' i l ne soit pas venu au monde dans cette maison où, d'une
manière ou d'une autre, on aurait bien fini par le faire dis–
paraître afin
v
d'avoir une servante l ibre de tout lien.
Quelques jours après cet incident, sa fille mefdemanda
"'
si mon intention était d'accoucher chez eux ou à l'hôpital
Al tounian. « Envoyez-moi à l'hôpital, l u i répondis-je* J'en–
tends que vous ne fassiez aucune dépense pour mo i . J'ai à
Constantinople des parents qui ne manqueraient pas de venir
à mon secours s'ils pouvaient savoir où je suis ».
Mais je ne sais vraiment trop pourquoi , ils se décidèrent
brusquement à se séparer de mo i . U n jour le bey et sa femme
me firent appeler au salon. I l pr i t la parole : « Madame, me
d i t - i l , une nouvelle l o i nous défend de garder des Arméniens
à la maison. T u comprends qu'en ma qualité de Président
de la Commission des Déportés je ne puisse faire moins
que de me soumettre strictement aux obligations qu'elle
impose. A défaut, je m'exposerais à la plus grave Responsa–
bilité. T u partiras donc aujourd'hui même en bateau, à
destination de Kiliss. J'espère qu'on vous y laissera tran–
quille », ajouta-t-il, en détournant ses regards. I l avait donc
une conscience cet homme pour qu ' i l évitât de me regarder.
Je restai clouée sur place, comme foudroyée. J'ess&yai
de l'attendrir. « Seigneur, l u i dis-je, je vous prie de me
prendre en phié. Croyez bien que je ne vous serai' pas à
charge. Laissez mo i aller à l'hôpital. Pour l'amour de vos
Fonds A.R.A.M