enfants ayez pitié de mo i . Faites qu'on ne .m'envoie pa^dgns
le désert mour i r de faim ». Les larmes m'inondaient fè yiSagSV'
C'était la première 'fois que jte m'humi l iai s devant cet homiht»*
mais i l demeura inflexible. Le moyen d'ailleurs de toucher
un cœuç endurci dans l'exercice d'une fonct ion qu i consistait
à envoyer journellement des mi l l iers de créatures à la
mo r t !
Un^instant, i l réfléchit, pr i t une plume et libella deux
billets qi f î l me tendit : « T u remettras l ' un , me d i t - i l ^ a
l'employé de Ha tma ; l'autre au Caïmacam de cette même
localité qui est un brave homme . Je leur demande qu'ils
t'accordent toute l'assistance nécessaire ».
Une voiture attendait à la porte. En prenant congé, la
mère me donna un
medjidié
\\)
en prononçant ces mots :
«
Madama,
tchok éméin var bisdé, hakene hjslal et
( 2 )
».
Je
refusai la pièce. Offerte de cette manière, cette gratification
déguisait une fourberie musulmane, car par là elle se déga–
geait en conscience de toute obl igat ion à mon égard. Aussi
mettait-elle la plus vive intention à me faire accepter non
seulement la pièce, mais la formule d'acquittement que je
devais prononcer pour qu elle fut rituellement valable. Mais
ayant refléchi qu'après tout j'aurais peut être besoin de cet
argent j'en passai par où elle voulut .
Les enfants comprenant que je partais se mi rent en
travers de la porte. « Non ,
Madama
ne s'en ira pas d'ici
D
criaient-ils en pleurant. Remuée par ces larmes, la hanoum
(1)
Pièce de monna i e en argent v a l an t e n v i r on 4 f r . a5.
Ç4?tf
«
Vous nous avez c omb l é s de biens, faites que n o t r e d r o i t soit
l i c i t e ».
Fonds A.R.A.M