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détestée
à
qui appartenait l'enfant, je l'exprimais dansjcelles
que; j'impçovisais pendant les longues veillées. Un mois
r
éîSw
à
peine écoulé depuis que j'étais
à
leur service que la
fh'jàbifrn
tombait malade du typhus. Par crainte de la conta–
gion
sa mère ne l'approcha pas une seule fois. On me cons–
titua sa garde malade avec mission de veiller SUT elle nuit et
jour.,.- sans que pour cela on me dispensât des travaux du
ménage. Elle guérit, mais i l faut croire que le mal dut
affecter quelque peu ses facultés si l'on en juge par ^bi zar –
rerie de ses procédés. Une de ses singularités était de nous
priver de nourriture. Le plus souvent elle nous donnait le
reste des enfants. Bien que je fusse chargée de la cuisine, je
ne touchais à rien sans son consentement. Comme rien ne
laissait entrevoir que cette situation dût changer, je lui
demandais un jour de me faciliter les moyens de faire par–
venir une lettre
à
mes parents
à
Constantinople pour en
obtenir un secours d'argent. Sèchement elle refusa. Aussi
.
bien, j'aurais pu adresser ma requête au bey qui me témoi–
gnait quelques égards mais je ne voulais lui avoir aucune
obligation. J'évitais même sa présence autant que cela était
possible. Sa femme m'avait donné une robe de couleur rose.
Je ne la 'portais jamais, de crainte qu'elle ne m'avantageât
plus qu'il ne convenait. Je continuai
à
m'affubler de celle
que je m'étais confectionnée d'une toile de matelas, ce qui
me donnait une tournure de villageoise du plus disgracieux
effet.
A vrai dire, le bey affectait dans son intérieur une attitude
correcte. I l s'appliquait
à
ménager mon amour-propre, et,
c'est la seule satisfaction que j'eusse trouvée chez lui.
Plus mes forces diminuaient, plus on se plaisait
à*
Fonds A.R.A.M